Tahiti Infos

Albert Moux inaugure sa nouvelle imprimerie à Papara


PAPARA, le 26 juin 2015- L'homme d'affaire Albert Moux a inauguré hier sa nouvelle imprimerie à Papara en présence de nombreux convives. Le journal Tahiti Infos dans sa nouvelle formule a pu être imprimé en direct devant les invités qui sont repartis en fin de soirée avec leur journal du lendemain sous le bras.

Très bonne ambiance jeudi soir lors de l'inauguration de la nouvelle usine Pacific Press, située à Papara. Sarah -Olivia Moux, gérante de l'entreprise a pris la parole devant plus de 200 personnes qui avaient fait le déplacement en fin de journée pour assister à cet évènement. Albert Moux a ensuite présenté son parcours, décrivant 27 ans d'attachement aux métiers de la presse pour aboutir à réaliser ce "rêve". Il dispose à présent de son propre outil de production qui lui permettra de développer ses supports ( Fenuacommunication : Tahiti Infos, Fenuatv, Tahiti Pacifique...) et proposer ses prestations d'impression. L'imprimerie a été montée en temps record et c'est grâce à la mobilisation des toutes les équipes et une parfaite coordination que le premier Tahiti Infos nouvelle version a pu sortir en direct hier soir devant les yeux les convives.

Albert Moux : « Cela fait 27 ans que j’attends ça ! "

Vous venez d’investir près d’un milliard dans un outil industriel de très haute technologie, une rotative très puissante qui va se positionner comme la plus performante de tout le pacifique sud.
C’est un pari optimiste mais également risqué, qu’est-ce qui vous motive ?
Ce qui me motive, c’est simple. Je n’aime pas faire les choses à moitié, je suis dans la presse depuis 1988, lorsque j’ai acheté 50% de Pacific News avec le groupe Hersant et, en 2012, l’achat de Fenuacom. Nous avons vite constaté que, surtout avec le gratuit de Tahiti Infos, en étant obligés d’imprimer ailleurs, on ne pouvait pas se développer. C’est la raison principale qui m’a poussé à faire cet investissement. Pour pouvoir imprimer nos supports nous-mêmes et développer nos produits, tout en couleurs.

Pensez-vous que le marché local, compte tenu d’une conjoncture encore fébrile, vous permettra à lui seul un retour sur investissement ou envisagez-vous d’aller chercher des marchés à l’extérieur ?
Vu l’investissement, nous envisageons, un peu plus tard, d’aller chercher des budgets ailleurs, en Nouvelle-Calédonie ou dans d’autres pays. Aujourd’hui, le transfert des fichiers se fait facilement, tout est possible. On envisage des ouvertures vers les marchés extérieurs pour aller chercher de nouveaux marchés.

Avec cette rotative, vous allez pouvoir apporter un nouveau souffle à votre société d'édition Fenuacommunication, le premier support à en bénéficier est votre quotidien TAHITI INFOS dont la nouvelle formule sort aujourd’hui. D’autres projets en vue ?
Oui, bien sûr, nous avons pour projet de passer Tahiti Pacifique en hebdomadaire (actuellement mensuel-ndlr), puis de lancer un magazine féminin. L’avantage d’avoir notre propre outil d’impression, c’est que nous pouvons adapter nos publications en fonction des besoins, des tendances du marché, organiser notre production en fonction de nos projets…on ne dépend plus des autres.

Vous aviez racheté Fenuacommunication en juillet 2012 après avoir été écarté de la vente du groupe Hersant, aviez-vous alors dans l’esprit de d’investir dans une rotative et de donner de la puissance à vos propres journaux dans le but, d’une certaine manière, de prendre une revanche vis à vis de la Dépêche?
Non c’est un projet indépendant, l’histoire de la revanche cela ne m’intéresse pas, on n’est pas du tout dans cet état d’esprit, on se positionne dans un véritable projet de développement. Développement pour la presse, car tout le monde attendait cet investissement. Le matériel présent actuellement sur le territoire est obsolète, la presse avait besoin d’un nouvel outil.

Avec un quotidien de 40 pages tout en couleurs, gratuit et distribué à 15000 exemplaires, vous allez forcément séduire le marché des annonceurs et des lecteurs, le groupe MediaPolynésie doit être inquiet, vous ont-ils contacté ? Quelle est leur position vis à vis de tout cela ? Comment réagissent-ils ?
Oui, ils nous ont contacté pour savoir ce qu’on fait exactement, quand ils ont su que c’était un journal gratuit, ils se sont montrés inquiets. En plus leur outil est obsolète. Mais c’est à eux d’investir, à eux de trouver des solutions.
Nous on met en place un support de presse papier gratuit de grande qualité, avec un grand tirage, avec des tarifs de publicité très intéressants, c’est une démarche en faveur des entreprises. Aujourd’hui les entreprises boudaient le papier parce que c’était trop cher, mais là les annonceurs vont avoir de très bons supports, tout en couleurs …pour « pas cher ». Et le papier ça reste…c’est plus efficace que les autres supports de publicité.


Depuis combien de temps vous intéressez-vous à la presse et aux medias ?
Ce n’est pas récent, depuis 88, avec Pacific News. Aujourd’hui ce n’est plus en cours, ma participation s’est arrêtée quand le groupe Média Polynésie a supprimé les Nouvelles, ce qui est regrettable. Mais cela m’a permis de développer mes propres supports et de donner de l’ampleur à mes projets avec Fenuacommunication. Plus de conflit d’intérêt

C’est votre fille Olivia qui va diriger les deux entreprises (Fenuacommunication et Pacific Press), pouvez-vous nous la présenter en deux mots ?
Olivia aime bien la communication, elle est dans son rôle, elle est très enthousiaste avec tous ces nouveaux projets. Moi, je vais la guider, l’accompagner, il y a deux gérants, Olivia et moi. Là nous avons tout restructuré, on a investi dans l’outil de travail, dans les bureaux, on refait les choses entièrement, c’est moderne. L’usine est magnifique.

Il y a un point commun entre le pétrole, la téléphonie et la presse, tous ces secteurs permettent de relier les hommes entre eux, de défier les distances, de communiquer. Si on devait vous définir, pensez-vous que le terme « homme de communication » serait bien choisi ?
Oui parfaitement, il y a un lien entre le pétrole, la téléphonie, la presse, tout ça c’est de la communication entre les hommes. Comme nous sommes présents dans 11 pays, avec le pétrole, nous avons besoin du téléphone, des médias…

Pour conclure ?
Il y a 27 ans que j’attends ce moment. Pendant 27 ans, jusqu’à 2012, j’étais coincé par Hersant, car j’étais à 50% avec Hersant, j’étais coincé je ne pouvais pas développer, pas créer, sinon c’était du conflit d’intérêt.
J’ai attendu 27 ans ! quand j’ai quelque chose dans la tête, je me donne tous les moyens pour y arriver !



PROPOS RECUEILLIS PAS NAM


Rédigé par () le Vendredi 26 Juin 2015 à 07:19 | Lu 4529 fois