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Afghanistan : Retrait anticipé des troupes néo-zélandaises et australiennes


Soldat australien en Afghanistan (Source photo : ministère australien de la défense)
Soldat australien en Afghanistan (Source photo : ministère australien de la défense)
CHICAGO, mardi 22 mai 2012 (Flash d’Océanie) – Murray McCully, ministre néo-zélandais des affaires étrangères, a confirmé lundi le retrait anticipé des troupes néo-zélandaises encore en Afghanistan, d’ici à la fin 2013.
Le chef de la diplomatie néo-zélandaise en a fait l’annonce à l’occasion de sa participation au sommet de l’OTAN à Chicago.
Lors de ce sommet, le processus de trait progressif des troupes de la force ISAF (force internationale d’assistance et de sécurité, qui regroupe cinquante pays) de l’OTAN a par ailleurs été acté, avec comme horizon là aussi mi-2013 pour une passation de relai du commandement de tous les postes de combat et fin 2014 pour l’achèvement du retrait du gros des troupes étrangères (actuellement environ 130.000).
Passé cette date, les seules troupes étrangères restant sur ce théâtre assumeraient seulement des rôles de formation et de conseil, a précisé l’OTAN.
Les forces néo-zélandaises en Afghanistan (environ 140 soldats) sont principalement concentrées dans la région de Bamyan (retrait annoncé dès 2012), pour des travaux de reconstruction en coopération avec les forces locales.
Cette force de reconstruction du génie devrait avoir achevé son retrait courant 2013, a précisé M. McCully.
Elles auraient dû rester jusqu’en 2014.
Un autre volet de ce déploiement néo-zélandais, un contingent de forces spéciales dédiées à la formation d’une unité afghane de crise, à Kaboul, a achevé son retrait définitif en mars 2012.
Tout en soulignant l’importance de la vigilance dans le cadre de ce processus de transition, M. McCully a aussi annoncé une contribution néo-zélandaise de 2,65 millions de dollars (néo-zélandais, soit 1,57 millions d’euros) au cours des trois années à venir, en soutien direct au maintien de l’ordre dans la province de Bamyan.
Mi-avril 2012 aussi, en Nouvelle-Zélande, le Premier ministre John Key avait déclaré « possible » un départ des troupes avant l’échéance de fin 2014.

Le Président français François Hollande a de son côté annoncé le retrait des troupes françaises d’ici au 31 décembre 2012.

Côté australien, des annonces ont aussi été faites dans le sens d’un retrait anticipé des forces en Afghanistan (positionnées dans la province d’Uruzgan (Sud), à partir de mi-2013.
Julia Gillard, Première ministre australienne, a rappelé à Chicago des annonces précédentes selon lesquelles les forces australiennes pourraient prendre « douze à dix huit mois » pour se retirer complètement d’Afghanistan.
L’annonce australienne est là aussi assortie d’enveloppes substantielles censées assurer la transition vers une phase plus axée sur le développement.
Ces enveloppes annuelles (actuellement 165 millions de dollars australiens (127 millions d’euros) augmenteront progressivement au cours des quatre années à venir pour atteindre, en 2015-2016, quelque deux cent cinquante millions de dollars australiens (192 millions d’euros) par an, ont précisé conjointement lundi Mme Gillard et Stephen Smith, son ministre des affaires étrangères.
« Malgré de récents progrès en matière de développement, l’Afghanistan demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. Plus d’un tiers de la population vit dans une extrême pauvreté et l’espérance de vie moyenne est de 48 ans », ont souligné les deux responsables australiens, en mettant l’accent sur des actions à venir dans les domaines sanitaire et éducatif, mais aussi l’agriculture et le développement rural (infrastructures routières).

Dès mi-avril 2012, Stephen Smith, ministre australien de la défense, lors d’une participation à une réunion e l’OTAN à Bruxelles, évoquait un retrait anticipé des troupes australiennes en Afghanistan.
Le ministre australien, accompagné de Bob Carr, chef de la diplomatie australienne, et du Commandant en chef des armées australiennes, le Général David Hurley, participaient à une réunion ministérielle consacrée à la situation en Afghanistan.
Une semaine avant, M. Smith s’était rendu en Afghanistan pour y rencontrer les troupes australiennes engagées dans ce pays depuis 2002, aux côtés des forces américaines, entre autres.
L’Australie envisage par ailleurs depuis plusieurs années un renforcement de son statut au sein de l’OTAN, via un partenariat qualifié de « stratégique ».
Mardi 17 avril 2012, Julia Gillard, Première ministre australienne, annonçait pour sa part un avancement anticipé de la date de retrait des troupes australiennes d’Afghanistan.
Selon ce nouveau calendrier, une grande majorité des soldats australiens déployés pourrait avoir quitté ce pays avant la fin 2013.
L’échéance auparavant envisagée, conformément aux fenêtres annoncées par l’OTAN, était plus proche de la fin 2014.
Principal argument avancé mardi par Mme Gillard : une « amélioration des conditions de sécurité » sur le terrain.
La chef de l’exécutif australien avait néanmoins tenu à réitérer la justification d’un tel engagement en parlant de « guerre ayant un but et une fin ».
« Nous avons une stratégie, une mission et un calendrier pour atteindre (ce but) », a-t-elle déclaré au cours d’une allocution prononcée devant un parterre d’experts réunis dans le cadre d’une réunion d’un groupe de réflexion australien l’ASPI (Australian Strategic Policy Institute).
« Nous aimerions voir ce retrait d’Afghanistan commencer dès maintenant (…) Une fois engagé, ce processus devrait prendre de douze à dix huit mois. Et une fois achevé, l’engagement de l’Australie en Afghanistan aura un aspect très différent de ce que nous avons actuellement », a-t-elle estimé en mentionnant une disparition des missions « en première ligne ».
Le nombre de soldats australiens déployés en Afghanistan, principalement dans la province d’Uruzgan (Sud-ouest), dans le cadre de programmes de formation de soldats afghans, est estimé à quelque quinze cents.
Depuis le début de ce déploiement australien sur le théâtre afghan, trente trois soldats (dont un engagé au sein des forces britanniques) ont trouvé la mort.
La plupart sont morts à la suite d’explosion d’engin explosifs improvisés, d’autres, plus récemment, sont tombés sous les balles de soldats afghans s’étant retournés contre leurs formateurs occidentaux.
Ces pertes humaines avaient aussi provoqué, ces dernières années, un mouvement populaire montant de désapprobation vis-à-vis de l’engagement australien au Moyen Orient.
Cette annonce de retrait a aussi provoqué plusieurs réactions, dont les plus notables émanent d’officiers supérieurs au sein des forces d’armées, qui s’indignent de ce retrait anticipé et parlent de pertes « en vain ».
« Je ne partage pas ce point de vue. Je pense qu’en nous engageant en Afghanistan, notre mission a toujours été claire, tout comme notre but, dans l’intérêt national de l’Australie, même si les sacrifices ont été grands », a-t-elle riposté.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 22 Mai 2012 à 05:45 | Lu 579 fois