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A Mahina Sandrine vous aide à comprendre la loi


Sandrine
Sandrine
MAHINA, le 27 avril 2015 - Un jour par mois, Sandrine Noilou est à Mahina pour assurer un service de conseil juridique. Femmes battues, affaires de terres, droit du travail… Son domaine d'expertise et les besoins de la population sont très variés, et la juriste a fort à faire.


Sandrine Noilou, juriste à la CIDFF (Centre d'information des droits des femmes et des familles), vient à Mahina une matinée par mois. "Mais je pourrai rester plus longtemps, quand les gens viendront plus nombreux."

Elle donne des conseils juridiques aux habitants de la commune, surtout ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas se déplacer jusqu'à Papeete. Ils prennent rendez-vous auprès des services sociaux communaux et viennent rencontrer Sandrine pour lui parler de leurs problèmes juridiques, personnels… "Ca concerne toute la population. Nous recevons aussi bien les hommes que les femmes, les matahiapo, ect."

Et si de nombreuses affaires concernent le droit de la famille, la juriste donne son expertise dans tous les domaines du droit : "les affaires qu'ils nous amènent, c'est un peu de tout. Que ce soit dans la séparation, on parle du droit des familles et on leur explique quels sont leurs droits parentaux. Ça peut être des informations sur la mise sous tutelle d'une personne majeure qui est en danger, ça peut être du droit du travail suite à un licenciement ou du harcèlement au travail… C'est très varié. Il y a même des affaires de terre, où les gens se posent des questions. Donc on leur explique le principe du partage, puis on les oriente sur ce qu'il faut comme pièces, par exemple pour revendiquer une terre."

Sandrine est parfois confrontée à des affaires très difficiles : "Il y a des cas de violences faites aux femmes, mais elles ne viennent pas spécialement pour ça. Elles viennent pour se renseigner sur leurs droits, et au fil de la conversation, elles dévoilent des faits de violence. Là, en fonction de leur situation il y a différentes choses à faire. Si elles sont vraiment en danger, on essaie de les mettre à l'abri avec un hébergement d'urgence, et après de les accompagner dans leurs procédures. S'il n'y a pas eu de plainte, on voit si elles souhaitent dévoiler les faits et poursuivre l'auteur au pénal. Et sinon au civil, pour assainir la situation si elles sont en couple avec des enfants."

Mais elle n'est pas policière ou juge. Son rôle est simplement d'aider et de donner des conseils : "On essaie de prendre la problématique dans la globalité. Dans les cas de violences, on peut essayer de leur trouver une aide psychologique avec les diverses associations et services territoriaux ; si les enfants ont des soucis on travaille avec le Fare Tama Hau pour essayer de les accompagner ; si il y a de l'endettement, on les aide à monter le dossier de surendettement. On les guide au mieux, mais toujours dans le respect de leur personne et de ce qu'ils souhaitent faire."

Où demander des conseils juridiques ?

Les deux juristes de la CIDFF reçoivent tous les jours en journée continue de 8h à 16h (sauf le vendredi jusqu'à 15h) au siège de la CIDFF. Il est situé à Papeete, à Fariipiti, en face de l'immeuble Te Hotu où sont les Affaires sociales (plutôt en face de la station Mobil voisine). Il faut normalement prendre rendez-vous au 40 45 01 20, mais personne ne sera refoulé même sans RDV.

Il y a aussi une permanence à Mahina le troisième mercredi du mois, de 8h à 12h. Il y a des antennes dans les communes, avec des délégués municipaux référents qui peuvent demander à un juriste de venir sur place.

La CIDFF est composée de 5 personnes, dont deux juristes professionnels et la présidente bénévole, Tilda Harehoe.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 27 Avril 2015 à 11:22 | Lu 1725 fois