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A 57 ans, il abuse de sa petite voisine de 13 ans, handicapée mentale


L'avocat Me Boumba n'avait pas la tâche facile, il regarde son client regagner la maison d'arrêt dans le fourgon des gendarmes.
L'avocat Me Boumba n'avait pas la tâche facile, il regarde son client regagner la maison d'arrêt dans le fourgon des gendarmes.
PAPEETE, le 18 août 2015 - Un quinquagénaire a écopé de 4 ans de prison ferme, hier devant le tribunal correctionnel, pour des agressions sexuelles à répétition commises à Moorea sur la fille de ses voisins, déficiente mentale. Il avait eu le culot d’accuser à tort de viol le père de sa victime, pour tenter de s'accaparer un peu plus celle qui était devenu son objet sexuel.

"Asocial", "insensible à la souffrance de la victime", "possessif et pervers"… L'expertise psychiatrique d'Arthur S., 57 ans, en détention provisoire depuis un an dans ce dossier d'agressions sexuelles aggravées, n'a pas plaidé en sa faveur. Son attitude à l'audience non plus.

Complètement détaché de l'affaire, le quinquagénaire à la barbe de trois jours grisonnante, bourré de tics dans sa chemise à manches courtes, n'a pas brillé par l'expression de ses remords.

Le parquet avait requis 5 ans de prison ferme avec maintien en détention, le tribunal l'a finalement envoyé pour quatre années à l'ombre de Nuutania, jugeant les faits "extrêmement graves".

b[Elle a mal, il lui dit "c'est pas grave"]b

Le calvaire de la petite victime avait cessé un jour d'août 2014. Un individu, qui s'avèrera être son agresseur, prend la bizarre initiative de se rendre à la brigade territoriale de Moorea. Devant les gendarmes, il dénonce des faits de viols commis sur une fillette par un père de famille, avec la complicité de sa femme. Pire encore : de condition modeste, les parents prostitueraient la malheureuse, âgée de 13 ans, en échange du droit d'occuper le terrain sur lequel ils se sont installés.

Les accusations sont gravissimes, mais vont heureusement vite se retourner contre l'affabulateur. "Les parents s'étaient rendus compte qu'ils se passaient quelque chose entre vous et leur fille et s'étaient éloignés", explique la présidente du tribunal. "En les dénonçant de la sorte vous pensiez à votre tour les éloigner de leur fille et la garder pour vous…". Le prévenu acquiesce timidement depuis le box des accusés.

Entendue par la suite par les enquêteurs, la petite victime livrera un récit terrifiant malgré son handicap mental. Un handicap qui donne d'ailleurs encore plus de force à son témoignage dans la mesure où il exclut toute affabulation.

Les gendarmes apprennent ainsi que la malheureuse a été abusée pendant plusieurs semaines par le voisin pervers à l'été 2014. Qu'il a d'abord gagné la confiance des parents, aux portes de la misère, en invitant la petite chez lui pour regarder cette télé qu'ils ne pouvaient pas se payer, où en lui préparant à manger. La victime passe de plus en plus de temps chez ce voisin qui l'invite désormais à rester dormir. Le piège s'est refermé. La suite n'est qu'agression sexuelle sur agression sexuelle : "Il me touche partout, met son sexe partout (…) Je lui disais que j'avais mal, il me répondait que ce n'était pas grave".

Décrit comme quelqu'un d'extrêmement possessif, Arthur en était arrivé à considérer l'adolescente de 13 ans comme sa femme ont expliqué les experts, son "objet sexuel". Fragilisée par cette terrifiante expérience toute récente, c'était il y a tout juste un an, la victime semble malgré tout gérer ce traumatisme tant bien que mal aujourd'hui. Ce handicap dont a profité son bourreau pour l'abuser l'empêcherait de prendre réellement conscience de la gravité de ce qu'elle a enduré. Et c'est peut-être tant mieux.

Rédigé par Raphaël Pierre le Mardi 18 Août 2015 à 14:27 | Lu 3865 fois