Tahiti Infos

27 athlètes polynésiens partent pour les Jeux d'Asie


PAPEETE, le 2 septembre 2017 - Une délégation polynésienne s’apprête à partir aux 2017 Asian Indoor and Martial Arts Games, qui auront lieux au Turkménistan du 17 au 27 septembre prochains. Certains des plus grands champions locaux vont se confronter à 5000 athlètes de la région Asie et Océanie lors d'un événement spectaculaire : 62 pays, 5 milliards de dollars investis, 1,4 milliards de téléspectateurs attendus...

27 athlètes et une quinzaine d'officiels issus des fédérations tahitiennes de football, de lutte, de taekwondo et celle de jujitsu vont partir d'ici une dizaine de jour pour le Turkménistan, pays organisateur des cinquièmes Jeux d'intérieurs et d'arts martiaux d'Asie, un événement olympique régional qui invite pour la première fois les pays océaniens à participer, dont la Polynésie.

La délégation comprend 14 joueurs de futsal, un lutteur grâce au champion de MMA Henri Burns, Hiro Lemaire pour le ju-jitsu, cinq athlètes en taekwondo et six en boxe thaïlandaise... Les sports de combat représentent de véritables chances de médailles pour la Polynésie, même s'ils vont se retrouver confrontés aux pays où leurs sports ont été inventés (Corée, Japon et Thaïlande, tout de même) en plus de l'élite des sportifs chinois. Mais les athlètes affirment ne pas avoir peur de se confronter aux meilleurs et visent les podiums.

Tauhiti Nena, qui a porté ce projet quand il était président du COPF, explique le long travail effectué : "ça fait plus de quatre ans que nous travaillons sur ce dossier, et aujourd’hui c'est une chance pour le Pays que Tahiti puisse participer à ces Jeux d'Asie. Nous serons confrontés aux 45 pays d'Asie et à une quinzaine de pays d'Océanie, donc c'est vraiment l'occasion de promouvoir la Polynésie grâce à nos sportifs."



Henri Burns, fédération de lutte

"Le niveau sera très haut là-bas, notamment en lutte. En Turquie et au Turkménistan, c'est leur sport national"

"Je vais participer aux Asian Games en lutte en moins de 97 kilos. En fait je suis un combattant de MMA, et je m’entraîne pour ça tous les jours, je fais un peu de tout, du pieds-poings, du MMA, de la lutte, du jujitsu… Donc en ce moment je favorise plus la lutte, mais à côté j'essaie de toujours tout pratiquer.
J'appréhende un peu parce que je sais que le niveau sera très haut là-bas, notamment en lutte. Je sais qu'en Turquie et au Turkménistan c'est leur sport national, mais après il faudra voir sur le court, j'ai un mental de champion, quand j'y vais, c'est pour gagner ! On verra le jour J, je pourrais peut-être sortir mon épingle du jeu. Je suis prêt mentalement et physiquement, même si techniquement je travaille encore. Je me suis entraîné avec Daniel Ray sur la technique, on a fait des stratégies par rapport aux points, comment ne pas se faire avoir bêtement.
Mais je suis prêt à profiter de cette aventure à fond, ce n'est pas tous les jours qu'on vit ce genre de compétition. Pour Tahiti et pour moi, c'est une première. Quoi qu'il arrive, ce sera l'occasion de rencontrer beaucoup de sportifs. J'avais fait les Oceania, mais là ce sera beaucoup plus gros !"


Waldeck Defaix, fédération de taekwondo

"Pour l'instant je suis 28ème mondial, un bon classement me permettra peut-être de passer dans les 10 premiers"

"Je vais participer aux Champions Games, avec une compétition très relevée. Les asiatiques, c'est tout de même le haut niveau du taekwondo, donc ça va taper fort. J'y vais pour me confronter à ces sportifs, et il y a aussi des points à gagner. Au taekwondo on gagnera 10 points, ce qui nous permettra de grimper dans le classement mondial. Pour l'instant je suis 28ème, et une bonne performance me permettra peut-être de passer dans les 10 premiers. Ce sont ces 10 premiers qui pourront participer au Grand prix, qui rassemble les meilleurs du taekwondo. C'est pour le Grand prix pour je participe aux Asian Games.
Pour financer le voyage, j'ai reçu un peu d'aide de ma famille, et avec la fédération on a vendu des plats, des choses comme ça… Mais ça vaut le coup, comme toujours, c'est une bonne expérience. Je fais du taekwondo depuis que j'ai 4 ans, là j'en ai 22, donc ça fait 18 ans. Je veux essayer d'arriver aussi haut que possible au classement mondial !"




Benoit Raja, fédération de boxe thaïlandaise

"On rencontrera les Thaïlandais, j'espère que ce ne sera pas du massacre (rire) ! "

"J'ai 26 ans, et c'est ma première compétition à l'extérieur de Tahiti et ma première fois en Asie. J'espère pouvoir en ramener des médailles ou des ceintures. Il y aura aussi beaucoup d'amis, on rencontrera des boxeurs internationaux, on va affronter des grands pays… On va gagner beaucoup d'expérience ! On rencontrera les Thaïlandais, j'espère que ce ne sera pas du massacre (rire) ! Mais les Thaïlandais, parfois ils gèrent leur match, donc on aura peut-être des opportunité. Mais ils sont durs aussi… on verra bien ! Normalement on est prêts. En tous cas ça sera une bonne expérience, on voit toujours les boxeurs de Tahiti, c'est l'occasion de voir aussi comme ils sont ailleurs, comparer nos niveaux. Et c'est un grand événement… Ce sera à la télévision, mais j'espère qu'on ne nous verra pas trop clairement !"

Heitapu Hunter, sélectionneur de l'équipe de futsal

"On y va pour gagner, mais la victoire ce sera déjà de jouer contre ces équipes-là"

"Nous partons à 16, dont 14 sportifs. C’est important d'y aller, c'est génial d'avoir l'opportunité de jouer contre plus fort que nous. Nous ne sommes que 13 équipes en Océanie à nous battre pour une seule place au championnat du monde, et on échoue en seconde ou troisième place depuis trois qualifications. On n'a jamais pu jouer contre les meilleurs du monde. Là il y aura l'Iran, demi-finaliste de la coupe du monde, le Japon… Je pense que de jouer contre des équipes comme ça, ça va nous faire passer un cap. On est à un bon niveau, on est prêts mentalement, il nous faut juste quelques matchs pour être meilleurs sous pression. On est sportifs donc on y va pour gagner, mais la victoire ce sera déjà de jouer contre ces équipes-là.
A Tahiti on est tellement éloignés… par exemple on attaque beaucoup, parce que personne ne peut nous battre ici. Donc on ne commence à défendre que quand on arrive à la qualification, mais on ne connaît pas ces systèmes de défense ! Donc là, quand on va jouer plus fort que nous, on va être obligés de défendre. Je l'ai déjà dit mais en trois qualification on a eu 2 médaille d'argent et une de bronze, mais il n'y a que l'or qui est qualifié à la coupe du monde, pour l'instant ça ne passe pas ! Là on a deux ans pour préparer les prochaines qualifs, et le Turkménistan c'est idéal pour se préparer. Quand on gère un tournoi comme ça, avec des équipes comme l'Iran, le public, la télé… Après, l'Océanie devient plus facile. Il y aura moins de stress. Il n'y a que les Salomons qui nous barrent la route, qui nous battent depuis 8 ans, et après ça on ne va plus les craindre. Le seul problème c'est que les Salomons seront aux Jeux d'Asie eux-aussi (rires) !"

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 2 Septembre 2017 à 19:21 | Lu 4241 fois