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18 mois de prison dont 12 avec sursis pour l'agresseur sexuel en récidive


PAPEETE, le 28 juillet 2016 - La semaine dernière, à Rangiroa, un homme de 33 ans a été interpellé et placé en détention provisoire. Soupçonné d'agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, des faits pour lequel il était déjà sous contrôle judiciaire, il a été présenté au tribunal ce jeudi lors d'une comparution immédiate.

Cheveux en bataille, short de plage et t-shirt trop grand, à la barre, le trentenaire semble perdu à la barre. Ce jeudi, il comparaît devant le tribunal pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Il aurait commis cette infraction alors qu'il était déjà sous le coup d'un contrôle judiciaire pour les mêmes faits.
Soupçonné d'avoir agressé sexuellement deux mineurs de moins de 15 ans en 2015, il a été placé en détention dans l'attente de son procès puis libéré sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'approcher les victimes et de rester à Papeete. Il s'est exilé direction Rangiroa. Là-bas, il est hébergé par une amie, Marie*, âgée de la soixantaine. L'homme lui offre parfois ses charmes, en échange du logis.

"JE VOULAIS FAIRE UNE BLAGUE"

Le 20 juillet dernier, une amie de Marie leur rend visite. Elle est accompagnée de sa fille. C'est là que le tane dérape. "La mère dit vous avoir vu allongé sur sa fille, bougeant votre bassin et lui faisant des bisous dans le cou." L'individu secoue la tête. Il explique : "Avoir voulu faire une blague à la maman…"

Ses explications sont aussi confuses que le fil de sa vie. Abandonné par ses parents, il est recueilli par sa tante. Victime d'un accident à 16 ans, il est plongé dans le coma pendant trois ans. "Le psychologue rapporte que ce monsieur a un niveau intellectuel inférieur à la normale", note le président du tribunal. Il semblerait que le garçon n'ait jamais eu une vie stable. Sans réel emploi, il vivrait la plupart du temps de la prostitution.

"Au niveau sexuel, il continue à se chercher", avance son avocate qui ajoute que son client a une vie pauvre au niveau affectif. Après la personnalité de son client, la défense revient aussi sur les faits. "Il a fait des bisous dans le coup à la petite fille. Il a reconnu que c'était un comportement inapproprié mais ce n'est pas une véritable agression sexuelle."

Pour l'avocat de la partie civile, ce "gag", comme expliqué par le prévenu, ne peut en être un. "C'est le seul que c'est susceptible de faire rire", a tonné le magistrat.

Compte tenu du traumatisme psychologique subi par la victime, l'avocat a demandé des dommages et intérêts d'une valeur de 550 000 francs.
"Voulez-vous rajouter quelque chose monsieur?", demande le président du tribunal au prévenu. Incapable de s'exprimer, le trentenaire se balance sur ses jambes avant de s'effondrer, en pleurs.

Le tribunal l'a condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis, mandat de dépôt et mise à l'épreuve pendant deux ans. L'agresseur est soumis à une obligation de soins et d'indemnisation de la victime.

Rédigé par Amelie David le Jeudi 28 Juillet 2016 à 18:25 | Lu 3240 fois