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10 jeunes formés pendant 7 mois à Shanghai


Les dix lauréats de la formation de technicien aquacole à l’Université de l’Océan de Shanghai ont été reçus vendredi par les ministres du Travail et de l'Economie bleue. Le président du Pays devrait les recevoir cette semaine.
Les dix lauréats de la formation de technicien aquacole à l’Université de l’Océan de Shanghai ont été reçus vendredi par les ministres du Travail et de l'Economie bleue. Le président du Pays devrait les recevoir cette semaine.
PAPEETE, le 9 septembre 2016. Le 26 septembre, dix jeunes Polynésiens commenceront leur formation aquacole à l'Université de Shanghai. Leur formation est financée par le Pays et Tahiti Nui Ocean Food. Ils seront de retour le 17 avril 2017.

"C'est très différent",
prévient Hinano Guerin, docteure qualifiée en Langue et civilisation chinoises et docteure en sociologie. Face à elles, les dix jeunes Polynésiens qui partiront se former à l'aquaculture à Shanghai. "Là-bas, une petite ville, c'est 10 millions d'habitants…"
Le ministre de la Relance économique et de l’économie bleue, Teva Rohfritsch, la ministre du Travail, Tea Frogier, ont reçu vendredi les dix lauréats de la formation de technicien aquacole à l’Université de l’Océan de Shanghai.
Leur départ est prévu le 23 septembre pour sept mois de formation. Pour s'y préparer ces futurs étudiants ont eu le droit à une présentation succincte de l’histoire de la République Populaire de Chine, des règles de bienséance et des détails sur l’Université de l’Océan de Shanghai et les formalités administratives, financières et logistiques liées à leur future formation. Hinano Guerin a ainsi donné quelques conseils sur la conduite à tenir face aux Chinois : "Sachez que les Chinois ne disent jamais non : n n'est pas radical et frontal avec quelqu'un sinon c'est comme si on lui faisait perdre la face".
Expliquant également la politique de l'enfant unique de Chine, elle a rappelé aux Polynésiens la "pression" qui pesait sur les étudiants chinois qu'ils seraient amenés à côtoyer.
Cette différence culturelle et les sept mois de formation ne font pas peur aux dix jeunes sélectionnés. Ils auront d'abord quatre mois de formation théorique avant d'avoir trois mois de formation pratique en entreprise. L'objectif est qu'ils "maîtrisent les théories technologiques d'aquaculture en mer" et qu'ils sachent utiliser les "appareils et équipements spécifiques qui seront mis en œuvre à Hao". "C'est une formation taillée sur mesure" leur a-t-il été rappelé vendredi matin.

UNE ENVELOPPE DE 8.2 MILLIONS DU PAYS
Le Pays consacre une enveloppe de 8.2 millions Fcfp pour cette formation pour le transport et les indemnités qui seront versées aux étudiants par l'intermédiaire du Sefi (70 000 Fcfp pour les moins de 25 ans et 82 000 Fcfp pour les plus de 25 ans par mois).
Une délégation du Pays accompagnera les étudiants en Chine. " Je les accompagne pour veiller à leur bonne installation car c'est la première promotion qui s'installe mais aussi identifier d'éventuels points à améliorer pour les prochaines promotions", explique le ministre de l'Economie bleue Teva Rohfritsch. L'enjeu est important pour cette promotion. "Le succès de votre formation déterminera la part que Tahiti Nui Ocean Food accordera aux Polynésiens parmi ces cadres", n'a-t-il pas manqué de rappeler aux dix futurs spécialistes de l'aquaculture.
Le ministre part à Shanghai aussi pour lever des interrogations : "Nous parlerons avec Wang Chen (président de Tian Rui International) des détails de la partie chantier. L'objectif est de préparer notre tissu économique. C'est Wang Chen qui fera les choix c'est lui l'investisseur. Mais nous souhaitons planifier le déroulement des travaux dans le temps et informer les entreprises locales".
"En tant que ministre de l'Economie bleue, je parlerai de la technique pour préciser les circuits économiques et techniques aquacoles : quelle sera la politique de recrutement pour l'exploitation, les fiches emplois, les fiches métier pour préparer la main d'œuvre polynésienne et voir comment seront décrits les circuits avec les fermiers polynésiens qui feront du grossissement en cage, quelles vont être les conditions d'achat et de revente des alevins"
La ferme aquacole va compter à terme un effectif global de 495 employés, annonce la présidence. Le Pays souhaite qu'une priorité à l’embauche soit réservée aux demandeurs d’emploi polynésiens, en particulier ceux de Hao et des Tuamotu.





Heimanu Estall, 27 ans : "Depuis le départ, je suis ce projet"

Début août, un appel à candidatures pour le recrutement de dix personnes appelées à exercer en qualité de technicien aquacole à Hao a été lancé. Pourquoi avez-vous postulé ?
"Depuis le départ, je suis ce projet de ferme aquacole. C'est ce qui m'a motivé à faire des études en métropole dans le domaine aquacole."

Cela ne vous fait pas peur d'aller travailler à Hao ?
"Non, moi je suis originaire des Tuamotu, de Rangiroa. Je connais la vie des Tuamotu. Cela ne me fait pas peur d'aller à Hao pour ce projet."

Mahanatea Garbutt, 24 ans : "L'aquaculture est une passion"

Pourquoi avez-vous postulé ?
"L'aquaculture c'est une passion pour moi. Depuis toute petite, la biologie marine et la mer m'attirent. J'ai fait un stage à l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), ce qui a confirmé mon intérêt pour l'aquaculture. Dès le début, j'ai orienté mes études vers ce domaine. Cet appel à candidatures pour cette formation était vraiment une opportunité pour moi. Etudier à Shanghai est une grande chance. La Chine est très développée en matière d'aquaculture. C'est aussi une opportunité de travailler pour le Pays. J'ai étudié la biologie marine en Nouvelle-Zélande.
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Les candidats sélectionnés

- Mahanatea Rarahu Kathleen Garbutt
- Jonathan Liou
- Mahinatea Gatien
- Ohu Taputira Rua
- Teva Jason Henry
- Tuhiti Sanford
- Heimanu Estall
- Nirmala Grand-Pittman
- Farah Deen
- Matoarii Teore

Rédigé par Mélanie Thomas le Vendredi 9 Septembre 2016 à 14:46 | Lu 5293 fois